SUR LE TERRAIN : Si on a déjà visité un château-fort à fossés (qui ne sont pas les plus nombreux), on voit bien qu' il n'y a rien de tel à St Pierre. Même si on a essayé d' en faire apparaître il y a quelques années. De plus, les milliers de m³ d'eau nécessaires au remplissage, on les prend où ? Un rempart mesurait au moins 2 ou 3 m d' épaisseur, nécessitait des fondations importantes, était solidement maçonné et comprenait obligatoirement des tours pour que les angles résistent. Pas la plus petite trace de tout çà.
Un châtaeu-fort était avant tout caractérisé par son donjon. Dans de nombreux cas, il est le château-fort à lui tout seul. Où se serait-il situé? Où sont ses fondations ? Les fonds de bâtiments au Nord ne peuvent en aucun cas en tenir lieu.
Enfin, il n' y avait pas de souterrain dans les châteaux-forts, c' est une légende. À quelques exceptions près : allez visiter ceux de CHINON ! De toute façon, creuser un souterrain dans le granite, même de nos jours çà serait un exploit !
Il n' y a donc pas trace de château-fort en pierre sur le Pizey.
D' OÙ VIENT L' ERREUR ? Tout repose sur un livre de VACHEZ, qui était avocat et pas historien, de 1880 . À cette époque, on est au début de la découverte de la préhistoire et on connait la protohistoire surtout par les écrits de Jules César. On croit que les hommes préhistoriques vivaient dans des cavernes et on attribue les monuments mégalithiques aux Gaulois ! Vachez ne savait pas. Comme ceux de son temps, il attribuait toute construction ancienne aux Romains ou au Moyen-Âge . De plus, en 1880, on est dans la vision à la Viollet-le-Duc du château-fort : fossés, souterrains, oubliettes ...
La traduction par "château-fort" du terme "castrum" de la cession du mt Pizey à l' église de Lyon en 984 est erronnée. Le castrum n' est pas un château-fort mais un lieu important , souvent un ancien oppidum comme c' est le cas ici.
De toute façon, il n' y a pas de château-fort en 984 ! Les plus anciens datent du 11ème siècle. On commence seulement à cette date à élaborer des "mottes féodales" en bois.

Il a très bien pu y en avoir une ici, ce qui correspondrait mieux à la thèse de l' incendie. L' explication de l' absence de remparts par leur déménagement est totalement invraisemblable. Les pierres sont aussi abondantes vers Vaudragon qu' à St Pierre. Si on en veut des spécialement taillées, il est bien plus facile de les acheminer par la route le long de la Coise. Descendre des millers de tonnes de pierres par les chemins et avec les moyens du 12ème siècle est impensable.
Si déménagement il y a eu, il fut symbolique : c' est le siège du pouvoir féodal qui est passé de St Pierre à Vaudragon, pas le château !
CONSEILS : Visitez des châteaux-forts! COUZAN n' est qu' à 55 km. Il faut avoir vu le chantier de GUÉDELON ! Lisez les ouvrages des historiens actuels : JEAN MESQUI ou BRUNO PHALIP par exemple.
SOUHAITS : Que l' on arrête enfin de massacrer ce site ! Non seulement c' est interdit par la loi, mais chacun devrait savoir que les "aménagements" incongrus, à plus forte raison les fouilles ou pseudo-restaurations ne font que dégrader irrémédiablement et compromettent toute future étude sérieuse. Celle-ci requiert de hautes compétences et des connaissances approfondies qui ne sont pas à la portée de l' amateur, même de bonne volonté !!!
Sylvain Costet