religieux avant l'éxistence des maladreries.
Ne connaissant pas le moyen de soigner la lèpre, tout le monde avait
très peur de cette maladie et le seul moyen de s'en prévenir était
l'isolement complet des malades.
Voici un texte relatant les cérémonies religieuses précédant
l'isolement du lépreux, avant que n'éxistent les maladreries où étaient
rassemblés ces malades.
L'EGLISE ET LES LEPREUX
Ne pouvant anéantir les déplorables résultats de la lèpre, l'église avait su au moins détruire la réprobation morale qui s'attachait à ces malheureuses victimes. Elle les avait revêtues d'une sorte de consécration pieuse, les désignant comme sauveurs de leurs frères, portant ainsi les douleurs du monde. Peut-être n'y a-t-il, dans la liturgie de l'Eglise, rien de plus touchant et de plus solennel à la fois, que le cérémonial dit "séparasia leprosorum" qui consiste à isoler ces malades du reste de la population puisqu'il n'y avait pas d'hospice spécialement réservé aux lépreux. Il faut dire que l'on ne connaissait pas cette maladie et encore moins le moyen de la soulager, elle effrayait, elle apparaissait comme inévitablement contagieuse.
On célébrait, en la présence du lépreux, la messe des morts. Puis, après avoir béni tous les ustensiles qui devaient lui servir dans sa solitude, et après que chaque assistant lui ait donné son aumône, le clergé, précédé de la croix et accompagné de tous les fidèles, le conduisait à une hutte isolée qu'on lui assignait pour demeure. Sur le toit de cette hutte, le prêtre plaçait de la terre du cimetière en disant: "sis mortuus mundo, vivens iterum Deo" (meurs au monde et renais à Dieu). Le prêtre lui adressait un discours consolateur dans lequel il faisait entrevoir les joies du paradis. Puis il plantait une croix de bois devant la porte de la hutte, y suspendait un tronc pour recevoir l'aumône des passants, et tout le monde s'éloignait. A Pâques, seulement, les lépreux pouvaient sortir de leurs tombeaux, comme le Christ lui-même, et entrer pendant quelques jours dans les villes et les villages pour participer à la joie universelle de la chrétienté. Quand ils mouraient, ainsi isolés, on célébrait leurs funérailles avec l'office des confesseurs non évêques…
En 1285 Griffon de l'Aubespin fonde au Grand Mazel (lieu dit actuel)
une léproserie (ou maladrerie).
A l'époque il s'agissait d'une grosse maison au milieu des bois.
La chapelle de St Appolinaire était la chapelle des lépreux et c'est
dans le bâtiment, en face de la chapelle (ferme au pied de la montée au
rocher) que les lépreux en fin de vie, trop malades pour pouvoir encore
travailler la terre qui leur permettait d'être autonomes, étaient
rassemblés. Puis ils étaient enterrés dans les bois au-dessus de la
ferme.
Au début des années 1400, Isabelle d'Harcourt protège la léproserie du
Grand Mazel et en ouvre une 2ème au Petit Mazel.
A sa mort, les lépreux sont tranférés à St Symphorien le Château
(actuellement St Symphorien sur Coise).
Annie Poirot