... et manipulation ?
La prospective par sondage, c’ est nouveau, çà vient de sortir.
Pour mémoire, la prospective est la science qui vise à favoriser la prise en compte de l’ avenir dans les décisions du présent. Pratiquée, n’ en doutons pas, par tous les élus à tous les niveaux, elle consiste, avant de prendre une décision importante, à l’ appuyer sur des faits précis et des études sérieuses (textes législatifs, évolution socio-économique et démographique ….) visant à anticiper les évolutions de la société. Comme on le voit, on est à l’ opposé du sondage d’ opinion, même réalisé dans les règles de « l’ art » : choix du nombre de sondés, établissement d’ un panel représentatif, conditions d’ interrogation, choix des questions, date et contexte …
Donc, à l’ évidence, le dimensionnement d’une école relève de la prospective et pas du sondage. Pourtant, c’est cette dernière voie qu’ a choisie notre municipalité. Pourquoi ? Ignorance de la démarche prospective ? Je ne pense pas, le blocage n’ est pas là. Regardons la partie consacrée au projet scolaire dans « le mot du Maire » du nouveau bulletin municipal, dans laquelle Madame le Maire dit rencontrer « les instances de l’ enseignement catholique » alors que chacun sait qu’ elles ne sont en rien concernées par la construction d’ une école par une municipalité ou nous parle de « la mise aux normes DES écoles » alors que la commune n’ a rien à voir dans celle d’ un établissement privé. On comprend encore mieux quand on voit que le questionnaire-sondage inséré dans le bulletin est surtout destiné aux parents d’ élèves. Ceux du privé étant actuellement plus nombreux par la force des choses, il y a de très fortes chances qu’ il y ait plus de réponses de leur part que de celle du public. N’ espérerait-on pas s’ appuyer sur cette manœuvre pour tenter de faire passer aux yeux des citoyens une manipulation pour l’ expression de la volonté du peuple ? Pour nous faire avaler qu’ une municipalité pourrait agir en contradiction avec la loi, sous prétexte d’ un pseudo soutien des habitants de la commune ? Faut-il comprendre que la municipalité n’a toujours pas renoncé à sa tentation première (voir articles précédents sur ce blog) de piétiner la laïcité et contourner la loi ?
Mais, si vraiment la municipalité attend des citoyens, par cette voie incongrue, une aide pour son projet, ne soyons pas négatifs, apportons notre pierre, aidons-la à dimensionner le projet.
Mis à part l’ aspect financier qui n’ est pas évoqué, les principaux critères sont démographiques. Il y a actuellement environ 150 enfants scolarisés dans la commune et une vingtaine hors commune. 170. Il est prévu une augmentation de la population d’au moins 10% dans les 10 ans à venir, peut-être aussi pour les 10 ans suivants. Ce qui promet pour 2020/2025 environ 200 enfants à scolariser, soit 7 classes.
On ne va évidemment pas construire directement un groupe scolaire à 7 classes ; d’abord parce que les 200 élèves ne seront sûrement pas atteints avant 2020, ensuite il y aura toujours des enfants scolarisés hors commune. De plus un certain nombre resteront dans l’ enseignement privé. Il semble donc raisonnable de construire une école de 5 classes, même si 4 seulement seront probablement occupées à la mise en service, en prévoyant dès le départ la possibilité d’ une extension en une ou deux tranches au fur et à mesure des besoins (voir l’ exemple de St Martin-en-Haut) .
Le problème simple de la dimension étant résolu, peut-être faudrait-il se préoccuper des autres ? Par exemple, en vrac : Quand est-ce qu ‘un vrai débat public aura lieu sur ce sujet primordial ? Lieu de l’ implantation dans le bourg et ses implications nombreuses sur la vie d’ icelui ? Maternelle et élémentaire groupés ou séparés ? Conservation ou non de l’ école de Lamure ? Place de L ‘Aubépin et Lamure dans le schéma scolaire de la commune ? Cantine ? Jeune enfance ? ……
Ce seront peut-être les thèmes abordés dans « nos débats » dont parle Madame le Maire dans son édito ?
S. COSTET