Collectif Citoyen de Larajasse

Certains membres du personnel de la Maison de Retraite « la Passerelle », de Larajasse, se sont intéressées aux problématiques que rencontrent les personnes âgées, qu’elles soient autonomes, dépendantes ou assistées, ainsi qu’aux problématiques que rencontrent les personnes qui les assistent ou qui les aident : « les aidants ».

Elles sont venues nous en parler lors du dernier conseil municipal : ce fut un moment riche en informations.

Dans la pratique c’est un groupe de 13 personnes « enquêteuses », 20 personnes « ressource », accompagnées d’Isabelle Chillet, de Mme Wagner, directrice de la Passerelle, et de Mr Simon, sociologue, qui sont allés sur le terrain à la rencontre des « plus de 60 ans ».

La solitude de la personne âgée et la souffrance de l’ « aidant »se sont révélées comme douloureuses à vivre.

Après nous avoir expliqué la méthode employée pour enquêter sur les besoins ressentis par cette tranche de la population, Mr Simon nous a rapporté les diagnostics suivants :

*les personnes âgées sont souvent isolées, elles perdent leurs repères lorsqu’elles sont déplacées de leur lieux de vie, elles s’ennuient, elles perdent le contact avec le reste de la population, elles ne participent plus à la vie du village, elles perdent de l’autonomie, elles sont confrontées aux difficultés de transport, lorsque la maladie survient, elles se dévalorisent, elles se sentent source de conflits avec leur entourage…

*les « aidants » méconnaissent souvent la maladie, ils ont  peu de soutien, ils sont confrontés à des situations insupportables, ils se perdent dans les méandres des dispositifs médicaux et hospitaliers, ils connaissent des tensions avec les personnes qu’ils aident, ils n’ont plus le temps de communiquer avec les autres, d’abonder à tout….

Toute l’équipe qui a mené ce travail de recherche de diagnostics a fait le constat qu’il fallait appliquer des principes simples mais importants :

*pour les personnes aidées :

            -prendre en compte leur histoire propre, leur histoire de vie

            -leur donner la parole et les valoriser

            -affirmer leur droit d’être utile

            -conserver leur place dans la vie du village

            -leur redonner des repères de vie (déroulement de la journée)

            -leur donner le droit de se rebeller, de respirer, d’avoir d’autres liens que ceux  qu’ils ont avec les personnes qui les aident

            -leur donner la possibilité de garder des liens avec leur vie passée (profession, amis…)

*pour les « aidants » :

            -savoir les écouter dans leurs difficultés à « aider »

            -leur fournir des connaissances sur la maladie qui frappe la personne qu’ils aident

            -leur permettre d’échanger avec d’autres personnes « aidants »

            -leur donner le droit et la possibilité de « souffler »

            -leur apporter un soutien technique et professionnel

            -les aider à trouver leur place dans la société

*pour les « aidés » et les « aidants » :

- leur permettre de vivre des relations autres que la relation d’ « aidé » à « aidant »

Toute l’équipe nous a confié qu’il leur restait à trouver, à partir de ces principes, les solutions concrètes à mettre en place.

Puis il reviendra à la municipalité, mais aussi aux habitants, le devoir de devenir acteur en accompagnant cette équipe de professionnels et de bénévoles dans les projets qui découleront de la réflexion finale.

Merci à toute l’équipe pour le sérieux de cette enquête ; merci de nous ouvrir les yeux sur des situations auxquelles nous serons sans doute confrontés un jour.

Nous nous sentons tous concernés par ces problématiques car un jour nous serons soit vieillissants, et donc peut-être dépendants, soit aidants pour accompagner un membre de notre entourage.

C’est pourquoi je tiens à dire ici publiquement que je suis très déçue par le comportement du conseil municipal qui a refusé à des concitoyens, soucieux de la vie de leur village et intéressés par ce qui s’y passe, l’accès à l’écoute de ce rendu d’enquête, prétextant qu’elle n’était pas ouverte au public, alors que l’affichage publique l’annonçait.

Comme vous le savez, le Bureau de Poste de Larajasse a fermé définitivement ses portes à la fin de l’année 2007. Depuis l’annonce de cette fermeture, les élus et les habitants concernés se sont mobilisés pour trouver des solutions afin de préserver le service postal au sein la commune. Un projet au sein de la Maison de Retraite avait notamment été proposé auprès du groupe La Poste mais celui-ci n’a pas été retenu. Ainsi, les élus de l’époque ont obtenu de la Poste l’ouverture de deux « Relais Poste » (et non pas «  Agence postale » comme il a été indiqué dans le bulletin municipal) : un à Lamure et un à Larajasse, compte tenu de l’étendue de la commune.

Le Relais Poste à Lamure s’est ouvert rapidement alors qu’aucun service postal n’a été mis en place au Bourg de Larajasse. La Mairie a récemment proposé, dans son nouveau bail, la condition d’ouverture d’un Relais Poste au Café des Gones. Ainsi, à partir du mois de septembre, un service postal de proximité sera effectif au bourg de Larajasse.

Il faut rappeler qu’avec ses nouvelles orientations stratégiques, le groupe La Poste a décidé depuis quelques années de rentabiliser ses points de contact et de fermer ainsi les bureaux de poste les moins performants. Cependant, La Poste s’est engagée à maintenir la proximité, notamment au travers de deux nouvelles formes de présence postale : l’Agence Postale Communale (APC) et le Relais Poste.

L’Agence Postale Communale est gérée conjointement par La Poste et la Mairie (Convention Nationale avec l’Association des Maires de France le 28/04/2005). L’APC offre une gamme de services plus large qu’un Relais Poste. La commune charge un ou plusieurs de ses agents d’assurer les prestations postales au sein d’un local fourni par elle-même. La Poste fournit les équipements et matériels nécessaires. Cependant cette forme de présence postale demande un engagement financier à la commune concernée. C’est pourquoi, en contrepartie, La Poste s’engage à verser une indemnité compensatrice forfaitaire mensuelle de l’ordre de 800 euros pour Larajasse.

Cette solution d’APC n’a pas été retenue par l’équipe municipale de l’époque.

Le Relais Poste est géré par un commerçant ou un artisan (Conventions Chambre de Commerce de d’Industrie, Chambre de Métiers et Confédération des Débitants de Tabac en France le 1/06/2005). Dans le cadre du Relais Poste, La Poste propose à des commerçants ou artisans d’assurer, avec l’accord de la Mairie, les prestations postales suivantes :

-          Vente de timbres-poste à usage courant

-          Vente d’Enveloppes et Prêt à Poster

-          Dépôt des objets y compris recommandés (hors objets sous contrat, objets en nombre, Chronopost et valeur déclarée)

-          Retrait des lettres et colis en instance (hors Poste Restante, valeur déclarée, contre remboursement et Chronopost)

-          Services de proximité : contrat de réexpédition du courrier, garde du courrier…

-          Retrait en espèces pour les titulaires de CCP et de livret A à titre de dépannage, limité à 150 euros par période de 7 jours consécutifs et par compte (les demandeurs doivent justifier de leur proximité géographique)

Les services financiers sont très limités dans le cadre du Relais Poste.

La Poste fournit les équipements et matériels nécessaires. Elle s’engage à verser une rémunération forfaitaire mensuelle de 250 euros et une commission sur le chiffre d’affaires réalisé par le commerçant ou l’artisan.

La mise en place de deux Relais Poste sur la commune de Larajasse permettra aux habitants d’éviter les attentes trop longues aux bureaux de Poste de Saint-Symphorien-sur-Coise et de Saint-Martin-en-Haut pour certains services. Les déplacements seront limités (gain de temps, d’argent et pollution moindre) et nous pouvons souhaiter dans cette solution un regain d’activité pour les commerçants des villages. Malheureusement, cette solution n’offre pas toutes les prestations de La Poste, ce qui crée des contraintes, notamment pour les entreprises et les associations.

Je pense que l’idéal aurait été de mettre en place une Agence Postale Communale à Larajasse et un Point Poste à Lamure. Malheureusement, l’ouverture d’une APC obligerait la fermeture du  Point Poste car les deux solutions ne peuvent exister ensemble sur un même territoire. Sachez tout de même que nous comptons en France 3200 APC contre 1300 Relais Poste, preuve que l’APC semble être une meilleure solution, gage d’efficacité.

Nous nous dirigeons donc vers le fonctionnement de deux Relais Poste sur la commune de Larajasse. J’espère que ces nouvelles formes de service postal répondront aux attentes des habitants.

Paul Bordet avait raison de toujours nous souhaiter la Paix et l’Unité car ces vœux semblent difficiles à réaliser suite aux élections municipales et à cause des tumultes provoqués par ce blog citoyen. Et pourtant, l’objectif affiché est de développer une démocratie participative et locale où chacun peut s’exprimer à propos de sa commune afin de tendre vers un progrès collectif et unitaire. Ceux qui croient que les membres du Collectif Citoyen de Larajasse sont des révolutionnaires se trompent. Il s’agit plutôt d’apporter un éclairage ou un avis sur la manière dont la commune est gérée. Chacun est libre de penser ce qu’il veut, le but commun est de penser à l’avenir de Larajasse. 15 personnes avec des qualités et des défauts ont été élues pour une mission bien précise : gérer les affaires de la commune et représenter l’ensemble des jarsaires. La démocratie actuelle ne consiste pas à offrir notre confiance aveugle pendant 6 ans car l’erreur est humaine et le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous. Ainsi, chacun de nous, à son propre rythme, avec sa propre réaction, peut contribuer au progrès de Larajasse. Arrêtons de juger les personnes et jugeons plutôt les idées et les projets : nous devons penser à ce qui doit être bon pour Larajasse afin de tendre vers un mieux-vivre dans la Paix et l’Unité.

Eddy MANON-RUYANT