Cette semaine, penchons-nous sur l'histoire de St Pierre de Pizay (ou
Pizey).
Annie Poirot
Le site du PIZAY : colline proche de l’Aubépin, où se trouve le hameau de St Pierre
La préhistoire des Monts du Lyonnais reste encore très largement ignorée. Et pourtant il est évident que ces montagnes aux croupes arrondies, aux altitudes moyennes (malgré quelques sommets élevés), aux accès relativement faciles par les pentes occidentales, aux forêts denses et sauvages encerclant des vallons, aux larges clairières où la terre est légère à travailler, furent sans doute très tôt habitées. Il n’est sans doute pas osé de dire que la civilisation sur ces collines date de plusieurs millénaires. Ces montagnes furent choisies de préférence aux vallées voisines, où la terre était lourde et la sécurité incertaine. En ce temps là les vallées des fleuves étaient peu propices à un habitat important :
-le confluent du Rhône et de la Saône n’était alors qu’un vaste marécage inhospitalier, composé de bras morts (Lônes) et d’îlots instables de sable et de galets (Brotteaux) entre lesquels les crues se frayaient un chemin.
-il est possible d’en dire autant de la plaine du Forez où la Loire torrentueuse venait s’enliser dans les alluvions. Sur quelques 500km² s’étalaient plusieurs centaines d’étangs favorisant un micro climat insalubre.
Le Pizay, à 906 m d’altitude, est le seul sommet avec le Mont Pottu d’où la vue soit dégagée sur 360°. Ainsi une triple surveillance pouvait s’exercer sur les vallées du Rhône, du Gier et de la Loire. De plus, la ligne des crêtes constituait un tronçon de grand passage pour les habitants à l’époque de la pierre taillée ou de la pierre polie.
PIZAY est un mot d’origine celtique : PI (sommet) ZAY (élevé).
Il y a autour du Pizay, des alignements de roches, en forme de cornes dressées ou de phallus, disposées selon des directions qui pourraient correspondre à celles du soleil aux dates caractéristiques de sa course. C’est pourquoi ce lieu aurait été choisi pour vouer les enfants à quelque dieu (Phoebus) afin de les rendre beaux et forts. Ce culte fut récupéré par l’église qui, elle, confia ce lieu à St Pierre prince des Apôtres, dont le coq préside au lever du soleil.
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Sources : Collin, « Quelques éléments d’histoire dans les Monts du Lyonnais » ; A. Vachez et Cochard
Prochain épisode : le château et la chapelle St Pierre